Les opposants à l’urbanisation du Triangle de Gonesse souhaitent organiser deux jours de manifestation en octobre, en passant par La Courneuve, Aubervilliers et Pantin, pour tenter d’obtenir un rendez-vous avec le Premier ministre.

C'est la période des universités d'été, le moment où les mouvements politiques préparent leurs prochaines échéances. C'était aussi le cas pour le Collectif pour le Triangle de Gonesse (CPTG), qui était réuni ce dimanche sur cette zone agricole qui doit accueillir le projet EuropaCity(un complexe de 80 ha mêlant loisirs et commerces). « Aujourd'hui, on prépare la marche des 4 et 5 octobre qui a pour objectif d'aller jusqu'à Matignon », présente Bernard Loup, président du CPTG.
Le tracé de cette manifestation marathon a été préparé et doit être envoyé prochainement aux forces de l'ordre pour obtenir les autorisations. Elle partira de Gonesse, passera ensuite en Seine-Saint-Denis, par le parc de La Courneuve et fera halte dans le quartier de la Maladrerie, à Aubervilliers, où des habitants sont mobilisés pour conserver un square menacé par les travaux du Grand Paris Express.
La marche doit se diriger ensuite à Pantin pour y passer la soirée. Le lendemain, le cortège doit repartir pour aller jusqu'à Matignon en passant par Stalingrad et Hôtel de Ville. « L'idée est d'en approcher le plus près possible et on verra si une délégation peut être reçue », indique Bernard Loup.
S'inspirer de la Marche pour le climat
Si les opposants à l'urbanisation du Triangle de Gonesse souhaitent désormais s'adresser au Premier ministre, c'est parce qu'ils ont identifié que c'était lui qui était décisionnaire sur ce dossier. « C'est ce qu'ils nous ont dit quand on a été reçu au cabinet de François de Rugy (alors ministre de l'Écologie) fin mai », ajoute Bernard Loup.
La forme de cette action se veut dans l'esprit des marches pour le climatdont la prochaine est prévue les 20 et 21 septembre. « Là, on est sur une montée en puissance, estime Bernard Loup. On l'a vu lors du meeting du 20 février à Paris qui a énormément mobilisé. Il devait y avoir 1 200 à 1 300 personnes. »

Les opposants gonflent leurs rangs
Le CPTG voit régulièrement de nouveaux opposants les rejoindre. Oscar, 25 ans, est sur le Triangle de Gonesse pour la première fois. Ce sont des amis qui lui ont en ont parlé sur Facebook. « EuropaCity, j'en ai entendu parler il y a un an pour la première fois, et j'ai commencéà creuser le sujet il y a deux ou trois mois », explique-t-il.
Il a déjà participéà plusieurs manifestations pour le climat, dont celle au début de l'été sur le Pont de Sully à Paris. « Ils vendent ça comme un projet vert, mais en vérité, ils vont tout bétonner », déplore-t-il. Alex, 27 ans, vient ici depuis un peu moins d'un an. Elle avait entendu parler d'EuropaCity sur YouTube. « J'ai cru à une fake news, confie-t-elle. On sait que la planète va mourir mais on continue de faire des projets d'artificialisation des sols démentiels. C'est pas possible. »