Une mise à mort financière de la profession d’enseignant.e…

Génération.s soutient les actions de défense des services publics menées depuis le 5 décembre par les personnels de l’Education nationale contre la réforme des retraites qui pénalise lourdement une profession en crise. La baisse prévue du niveau de pension des enseignant.es est considérable. Les montants pour « revaloriser les salaires » annoncés par le ministre de l’Education nationale sont ridicules : 10 milliards d’euros étalés jusqu’en 2037, ce qui correspond à 500 millions d’euros par an, soit 37 euros bruts par mois par enseignant.e. Il s’agit d’une mise à mort financière de la profession. 

Génération.s refuse que la République fabrique des professeur.es pauvres. En 1981, un.e professeur.e certifié.e débutant.e gagnait 2,1 fois le SMIC ; aujourd’hui 1,2 fois. Le gel du point d’indice depuis 20 ans a aggravé la situation. La réforme des retraites représenterait une perte colossale pour les enseignant.es (de 30 à 40% de pension en moins) et nuirait d’autant plus encore aux femmes - aux carrières souvent plus rognées - dans une profession très féminisée.

… Dans un contexte de réformes néo-libérales à marche forcée

A la mobilisation contre la réforme des retraites s’ajoute celle contre la réforme du baccalauréat et les épreuves des E3C. La protestation s’inscrit dans un contexte de colère profonde de la profession. En effet, de nombreuses réformes managériales néo-libérales dégradent quotidiennement les conditions de travail des enseignant.es et d’apprentissage des élèves. Depuis 16 ans, l’Education nationale a subi le gel du point d’indice, la mise en place de la journée de carence en 2018, l’annonce de la baisse des fonds sociaux en 2019, le décret sur la rupture conventionnelle en 2020, la multiplication des tâches administratives invisibles, des réformes brusques et subies. Le désinvestissement de l’Etat est compensé par le surinvestissement de l’enseignant.e, creusant sa solitude face à l’ampleur des tâches.

Une autre école est possible

Mettons un terme à la dépression diffuse des personnels éducatifs, à la marchandisation de l’école et à la destruction de nos services publics attaqués et démantelés.

Défendre et sauver des services publics de qualité pour tou.tes garantissant l’égalité entre les citoyen.nes est le premier objectif de Génération.s. De bonnes conditions de travail et une rémunération correcte sont fondamentales pour une école publique de qualité. Si l’école est le miroir de la société, il est indispensable et urgent de repenser le projet éducatif à l’aune d’une société démocratique, solidaire, respectueuse de l’environnement, soucieuse de l’égalité entre les citoyen.nes. Génération.s souhaite cet avenir pour les enfants de notre République et la société de demain.