Revue de presse
Dimanche 25 avril 2021 à Villiers-le-Bel et Gonesse, manifestation d’associations, et contre-manifestation d’élus du Val d’Oise
Ce jour-là les militants du CPTG avaient prévu de manifester devant la gare de Villiers-le-Bel-Gonesse-Arnouville du RER D pour dénoncer le projet de gare en plein champ sur le Triangle de Gonesse. L’article « Gare du Triangle de Gonesse : pro et anti manifestent » de Thibault Chaffotte publié par Le Parisien le 25 avril 2021 cite les propos d’une Gonessienne étudiante à Paris, présente à côté de Bernard Loup : « Cette gare elle sera à 2 km d’ici. On nous dit que c’est pour nous mais c’est pour enrichir d’autres personnes. Elle va être dans une zone qui ne sera jamais habitée à cause des règles sur les nuisances aériennes. La seule raison qu’on aura de la prendre, c’est pour aller à l’aéroport et on a déjà un bus qui y va en une demi-heure », souligne-t-elle. En face d’eux, un groupe d’élus amenés par le maire de Gonesse et représentant surtout eux-mêmes réclamait la ligne 17 Nord en ressassant les mêmes arguments que du temps d’EuropaCity (attractivité, désenclavement).
Le 30 avril 2021 sur Mediapart : lettre ouverte « Grand Paris et nouvelles lignes de transports: lettre ouverte aux autorités »
Pour contrer la « fuite en avant consistant à démarrer un peu partout des chantiers » dans le cadre du Grand Paris, un large groupe d’experts et de citoyen·ne·s demandent aux ministres de revoir le schéma du Grand Paris Express établi en 2011 : « Nous vous demandons instamment de décider la révision de ce schéma, en adéquation avec les contraintes financières et écologiques du temps présent et à venir ». Ils proposent un ensemble de solutions alternatives.
Mardi 4 mai 2021, audition des candidats à l’élection régionale en Île-de-France sur les transports
Le 4 mai à 18 heures La Fabrique Écologique et le Forum Vies Mobiles ont organiséà La Cité Fertile (Pantin) une audition des têtes de liste à l’élection régionale en Île-de-France sur la thématique « mobilité, modes de vie et transition écologique »à suivre en direct sur internet.
L’article « Quels transports pour l’Île-de-France ? Des candidats aux régionales débattent » de Laury-Anne Cholez publié le 6 mai 2021 par Reporterre indique « À l’entrée de la Cité fertile, les candidats ont été accueillis par les militants qui luttent pour la préservation des terres de Gonesse, où doit se construire une gare en plein champ. Pour Julien Bayou, soutien historique aux opposants, cette gare n’a plus d’utilité depuis que le projet d’Europacity a été annulé. Clémentine Autain, autre soutien historique de cette lutte, défend le projet d’agroécologie Carma (Coopération pour une ambition rurale métropolitaine et agricole) et regrette que Valérie Pécresse ne se soit jamais opposée au bétonnage de ce terres. Quant à Audrey Pulvar, elle n’a jamais eu une position claire sur le sujet. Si elle estime que l’abandon du terminal 4 de Roissy remet en cause une partie de son utilité, la gare permettra tout de même de soulager une partie du trafic du RER B. « Je suis opposée à l’artificialisation de terres agricoles et celles de Gonesse, sans être les plus fertiles du monde, ont le mérite d’exister. Mais s’il faut ouvrir une gare avec une petite emprise sur deux ou trois hectares pour permettre aux travailleurs de s’y rendre, cela ne heurtera pas mes convictions écologiques. »
Mercredi 5 mai 2021 des annonces gouvernementales infondées fuitent
La dépêche AFP « Vers une extension du marché de Rungis dans le Triangle de Gonesse » du 5 mai 2021 informait : « Le gouvernement doit annoncer, le 7 mai 2021, une extension du marché de gros de Rungis dans le Triangle de Gonesse (Val-d’Oise), a appris l’AFP de sources locales et parlementaires, pour relancer l’emploi et pallier l’abandon du mégacomplexe Europacity, au nord de Paris. » Mais, en laissant de côté le fait que bétonner des terres agricoles pour construire un Rungis bis relèverait de l’hypocrisie écologique, les motifs mis en avant par le gouvernement ne tiennent pas la route :
• un marché de gros et de la logistique ne créant que peu d’emplois directs et certainement pas les « 2 000 à 5 000 emplois » indiqués par le préfet du Val d’Oise dans le rapport qu’il a remis de décembre 2020 au Premier ministre ;
• « pallier l’abandon du mégacomplexe Europacity » ne veut rien dire puisque ce projet démesuré et anti-écologique s’appuyant sur des promesses de création d’emplois fallacieuses n’était déjà plus qu’une chimère avant la pandémie de COVID-19.
Pour l’AFP, « Les opposants à l’artificialisation de ces terres, rassemblés sous la bannière du Collectif pour le Triangle de Gonesse (CPTG), fustigent au contraire des projets à rebours de l’urgence climatique (…) voyant [dans la gare Triangle de Gonesse de la ligne 17 Nord] un cheval de Troie d’une urbanisation plus large. »
L’article « Le gouvernement veut bétonner les terres agricoles de Gonesse » de Gaspard d’Allens publié par Reporterre le 5 mai 2021 indique que « Contactés par Reporterre, Matignon et la société gestionnaire du marché de Rungis se refusent à toute communication supplémentaire d’ici vendredi. Le chantier est hautement sensible. »
De Napoléon empereur de la com’ à Macron président du greenwashing
Le même 5 mai le président de la République commémorait à Paris le bicentenaire de la mort de Napoléon Bonaparte et dans son discours il expliquait que « de l'empereur, nous avons embelli le meilleur ». Cette formule vaut pour le président lui-même, qui le 4 décembre 2020 sur le média Brut se félicitait du bilan écologique de son action en citant sa décision d’abandonner EuropaCity, mais dont le gouvernement condamne moins de six moins plus tard les terres agricoles du Triangle de Gonesse à une disparition programmée en soutenant la construction d’une inutile gare en plein champ.
Tout comme Napoléon voulait être considéré comme un héros par la postérité et laisser une trace impérissable dans l’Histoire, E. Macron utilise abusivement l’abandon d’EuropaCity pour embellir son bilan écologique.
Vendredi 6 mai : après la politique des petits pas (en avant), voici la politique des grands pas en arrière
L’article « Le plan du gouvernement dévoilé : il y aura bien une gare et de l’urbanisation au Triangle de Gonesse » d’Anne Collin publié le 7 mai 2021 par Le Parisien détaille les mesures que le Premier ministre viendra annoncer ce jour-là dans l’est du Val d’Oise et qui sont des « ‘actions cofinancées [par l’État] avec la région et les collectivités locales ». « Le locataire de Matignon s’apprête à rendre un arbitrage très attendu : le devenir du triangle de Gonesse. Jean Castex doit confirmer ce vendredi la construction de la gare mais aussi l’urbanisation de 110 ha du Triangle. (…) L’État prévoit sur le site la construction d’une cité scolaire internationale proposant par exemple des formations vers l’hôtellerie et l’alimentaire, « l’implantation d’un acteur public » dont l’identité n’est pas encore précisée cependant, mais aussi des acteurs de la filière agricole-alimentaire. ». Alors que deux jours plus tôt l’installation sur le Triangle d’un Marché d’intérêt national (MIN) Nord porté par la Semmaris semblait actée, ce n’est plus une certitude. « La [Semmaris,] société gestionnaire du Min de Rungis a ainsi identifié plusieurs sites dans l’est du 95 pour implanter sa future extension tournée vers les denrées locales. Une partie de cet investissement à plusieurs centaines de millions d’euros pourrait bien voir le jour sur le Triangle. »
Le journaliste souligne la contradiction entre ces annonces gouvernementales et la loi Climat en cours d’examen par le Parlement : « Pourtant, l’annonce de cette urbanisation en plein examen de la loi Climat préconisant de diviser par deux le rythme d’artificialisation des sols sur les dix prochaines années pourrait déclencher un vrai effet boomerang. Rien d’antinomique pour les proches du Premier ministre puisque le triangle aurait ainsi « une vocation agro-alimentaire » et que l’urbanisation de 110 ha « est bien inférieure à celle du projet initial » sur le Triangle de Gonesse. Il n’est pas certain que cela suffise à convaincre les détracteurs. »
L’article « Triangle de Gonesse : après les arbitrages de l’Etat, les élus applaudissent, les écologistes vent debout » d’Anne Collin publié le 7 mai 2021 par Le Parisien recense les réactions aux annonces du Premier ministre. Alors que le maire de Gonesse, les présidentes des conseils régional d’Île-de-France et départemental du Val d’Oise, et le président de l’agglomération Roissy-Pays-de-France se déclarent satisfaits, « Du côté des opposants à l’urbanisation du Triangle, les réactions sont évidemment tout autres. (…) "Cela n’a aucun sens, on ne comprend pas l’entêtement à maintenir cette gare qui risque bien de rester une gare en plein dans les champs, estime Bernard Loup, président du CPTG. Car ils ont fait la démonstration qu’ils n’ont pas de projet pour le Triangle. La seule chose qui est proposée, c’est cette cité scolaire, qui est une bonne chose, mais on ne met pas un internat et des étudiants sous les avions. C’est à se demander à quoi ils pensent." Pour le militant, le gouvernement vient ici d’envoyer un très mauvais signal alors que la loi Climat est en examen. "Ils ont raté une belle occasion d’annuler l’urbanisation et c’est bien dommage. Ils détruisent le courage politique qu’ils avaient eu au moment de l’abandon d’EuropaCity", poursuit Bernard Loup, ajoutant que, "bien sûr, pour le CPTG le combat continue". »
L’article « Dans le Val-d’Oise, le triangle de Gonesse sera urbanisé » de Marine Lamoureux publié le 7 mai 2021 par La Croix évoque aussi la déception de Bernard Loup face à ces annonces : « "Carma était prêt à démarrer ! Avec la gare, les aménagements, le gouvernement barre la route à un vrai projet de transition écologique, propice aux emplois et à la lutte contre le dérèglement climatique". Les annonces de Jean Castex, quelques jours après le vote en première lecture du projet de loi climat lui laissent un goût amer. »
Après le pseudo cluster Paris-Saclay, le cluster Paris-Gonesse bidon ?
L’article « Une annexe de Rungis sur les terres agricoles de Gonesse ? Le doute plane encore » de Laury‑Anne Cholez publié le 7 mai 2021 par Reporterre, rapporte la réaction d’un représentant de la profession agricole : « "(…) construire un entrepôt gigantesque pour vendre des fruits et légumes en circuits courts est un non-sens", observe Gaspard Manesse, porte-parole de la Confédération paysanne d’Île-de-France : "Notre facteur limitant aujourd’hui, c’est la production, pas la commercialisation. Tous les producteurs en vente directe sont débordés et n’arrivent pas à pourvoir à la demande." ».
Les 170 hectares du « pôle d’attractivité autour de l’alimentation en circuits courts et la production agricole de proximité » annoncés par J. Castex pourraient ressembler au projet CARMA, mais Bernard Loup « trouve que c’est incohérent de créer un projet agricole au sud, une zone agricole protégée au nord et, entre les deux, une gare de métro en plein champ ! »
« Cette gare se trouve dans la zone centrale du triangle de Gonesse. Une superficie de 110 hectares sur laquelle Jean Castex propose de construire une cité scolaire internationale, où 600 collégiens et 1 500 lycéens se formeraient aux métiers liés à l’alimentation et à l’agriculture biologique. Il a également évoqué la construction d’un internat. Mais ce bâtiment serait alors situé sous le couloir aérien de Roissy, où il est interdit d’édifier des logements permanents. "Ce campus des métiers, c’est une tarte à la crème dont on nous parle depuis longtemps. Mais cela ne va pas justifier une gare qui devait accueillir les 31 millions de visites annuelles d’EuropaCity", signale Bernard Loup. »
L’article « Le gouvernement choisit d’urbaniser le «triangle» de Gonesse » de Jade Lindgaard publié le 7 mai 2021 par Mediapart relève à raison l’imprécision des annonces de J. Castex : « Les projets esquissés par le gouvernement sont flous : quelles formations seront données dans la future cité scolaire ? Avec quel temps d’endurance au bruit, sous le passage constant des avions de Roissy-Charles-de-Gaulle ? Quelle administration acceptera de s’y installer ? Sur combien d’hectares ? Quelles activités le marché de Rungis pourrait y développer sans connexion ferroviaire, et au prix de combien de passages de camions ? Était-ce le seul endroit où ces équipements pouvaient être construits ? Ces imprécisions renforcent la dimension idéologique de cette décision d’urbanisation. C’est par principe bien plus que par nécessité que le feu vert est accordé au bétonnage à cet endroit. »
Jade Lindgaard explique dans son article qu’« En décidant d’urbaniser une partie du triangle de Gonesse, le gouvernement fait un choix politique : celui de ne pas accorder de valeur particulière aux terres agricoles. Puisqu’une gare y est prévue, il faut la construire. C’est le legs empoisonné de la loi sur le Grand Paris (…) La vision bureaucratique et centralisatrice qui a préfiguré le métro du Grand Paris en empêche dix ans plus tard la moindre modification. »
Après le bétonnage en cours du Plateau de Saclay par le déménagement d’établissements de formation supérieure et d’entreprises, le bétonnage annoncé du Triangle de Gonesse aurait lui aussi recours au prétexte honteux d’y installer des étudiants. Se servir de la jeunesse pour détruire cette ressource capitale aux générations futures que sont les sols fertiles, illustre le décalage abyssal existant entre les discours d’E. Macron sur l’écologie et les faits.
Le 8 mai, le projet de MIN Nord suscite des interrogations dans le Val‑de‑Marne
L’article « Projet de MIN sur le Triangle de Gonesse : le Val-de-Marne demande des explications » publié le 8 mai 2021 par Le Journal du Grand Paris cite la réaction du président du conseil départemental du Val-de-Marne à l’annonce du projet d’« annexe » du MIN dans l’est du Val d’Oise : « "La création de ce nouveau site impliquerait le déplacement d’activités du MIN de Rungis sur des terres agricoles, indique Christian Favier, dans un communiqué rendu public au lendemain de la visite ministérielle. (…)""Bénéficiant d’une implantation exceptionnelle, le MIN de Rungis ne peut pas être dépossédé d’un seul emploi, ni d’un euro d’investissements, conclut Christian Favier. Au nom du conseil départemental, je demande donc à l’État des précisions quant aux conséquences à court, moyen et long terme, pour le Val-de-Marne, de ces annonces." »
Dimanche 9 mai 2021 à Paris, à la marche pour le climat le président Macron roi du « bla bla »
L’article « Marche Climat : "Vous sabotez, nous bâtissons" » d’Anna Kurth publié le 10 mai 2021 par Reporterre relève que « Bernard Loup, président du Collectif pour le Triangle de Gonesse (CPTG), était présent. Alors que Jean Castex vient de valider le projet de construction d’une gare sur les terres du triangle de Gonesse, le militant et le CPTG continuent le combat contre le bétonnage : "On se demande si l’abandon du projet EuropaCity était vraiment une décision pour l’écologie ou bien pour sauver Auchan, alors dans la panade. Aujourd’hui, avec ce nouveau projet, rien ne justifie cette gare, cela va dans le sens contraire de l’écologie." ».
Ce même 9 mai le Journal du Dimanche titrait « Écologie : Macron enterre le référendum [sur l'inscription de l'objectif écologique dans la Constitution] », soulignant que « L'abandon du référendum leur fera sans doute l'effet d'une seconde douche froide qui tombe particulièrement mal : c'est aujourd'hui qu'a lieu la marche pour le climat dans plus de 150 villes de France (…) L'abandon du référendum leur offre un slogan sur un plateau. » Le 11 janvier 2021 l’écologiste suédoise Greta Thunberg avait qualifié de « bla bla » le One Planet Summit sur la biodiversité organisé par le président E. Macron ; le 9 mai à Paris celui-ci était représenté par Greenpeace en « MACRON ROI DU BLA BLA » :