Nous ne sommes pas dupes, nous ne pouvons pas être dupes, de l'hypocrisie sociale des classes dirigeantes....Ce qu'elles entendent par maintenir l'ordre... Ce qu'elles entendent par la répression de la violence,c'est la répression de tous les écarts, de tous les excès de la force ouvrière; c'est aussi sous prétexte d'en réprimer les écarts, de réprimer la force ouvrière elle-même et laisser le champs libre à la seule violence patronale.
Ah ! Messieurs quand on fait le bilan des grèves, quand ont fait le bilan des conflits sociaux on oublie étrangement l'opposition de sens qui dans les mêmes mots pour la classe patronale et pour la classe ouvrière. Ah! Messieurs, les conditions de lutte sont terriblement difficile pour les ouvriers!
La violence pour eux, c'est chose visible, palpable, saisissable,, chez les ouvriers un geste de menace, il est vu, il est retenu. Une démarche d'intimidation est saisie, constatée traînée devant les juges, lorsqu'elle s. Le propre de l'action ouvrière dans ce conflit, lorsqu'elle s'exagère, lorsqu'elle s'exaspère c'est de procéder, en effet, par la brutalité visible et saisissable des actes. Ah ! Le patronat n'a pas besoin, lui pour exercer son action violente, de gestes désordonnés et de paroles tumultueuses ! Quelques hommes se rassemblent, à huis clos, dans la sécurité, dans l'intimité d'un conseil d'administration, et à quelques uns, sans violence, sans geste désordonné,sans éclats de voix, comme des diplomates causant autour d'un tapis vert, ils décident que le salaire raisonnable sera refusé aux ouvriers, ils décident que les ouvriers qui continuent la lutte seront exclus, seront chassés, seront désignés par des marques imperceptibles, mais connues des autres patrons , à l'universelle vindicte patronale.Cela ne fait pas de bruit : 'est le travail meurtrier de la machine qui dans son engrenage, dans ses laminoirs, dans ses courroies, a pris l'homme palpitant et criait : la machine ne grince même pas et c'est en silence qu'elle broie.....